(Crédit photo : Pixabay)
Depuis 2008, en novembre, je porte fièrement le coquelicot sur mes vêtements en l’honneur de toutes ces vies militaires perdues et sacrifiées lors de missions des Forces armées canadiennes et particulièrement lors des déploiements en Afghanistan. Pourtant, je dois l’avouer, cela n’a pas toujours été comme ça… Auparavant, ce jour n’avait pas cette couleur. Je ne m’identifiais que très peu à la première ou à la deuxième guerre mondiale et à ces images en noir et blanc survenues bien avant ma naissance. Avec l’implication du Canada, durant dix ans, en Afghanistan et après avoir vu des centaines de visages de jeunes soldats et soldates ayant perdu la vie bien trop tôt, défiler sur mon écran, la réalité de mon cœur a changé. Le jour du Souvenir est maintenant très important à mes yeux.
Alors, virent à mon esprit les questions suivantes. Qu’est-ce qui est arrivé dans mon cœur pour que ça change? Qu’est-ce qui est arrivé à l’ensemble des Canadiens qui semble démontrer, comme moi, un intérêt et une reconnaissance croissante pour cette journée depuis les dix ans de participation des Forces armées canadiennes au conflit en Afghanistan?
Je crois que dans notre monde réel et virtuel surchargé d’informations, nous avons bien souvent besoin de mettre un visage sur un problème pour développer de l’empathie et être ouvert à la réalité des autres. Qu’adviendra-t-il du Jour du souvenir dans nos cœurs lorsque l’Afghanistan, comme les autres guerres et conflits passés, sera dans nos mémoires lointaines? (Ok, j’en conviens, il est fort probable qu’il y en ait d’autres avant que cela arrive…)
J’ose espérer que nous nous souviendrons d’eux (Lest we forget), que nous honorerons ceux qui continuent de servir notre pays ainsi que les vétérans et les familles endeuillées qui souffrent en silence et que nous transmettrons ces valeurs aux générations futures. Alors, je continue de porter mon coquelicot et j’observe une pause à la 11e minute de la 11e heure du 11 novembre.
Elle, dans la pénombre
Elles à l’opposée 